Resume Objectif Realiser une synthese d’articles abordant le role de l’etirement radiculaire dans la physiopathologie de la radiculopathie. Methodes Revue d’articles pertinents sur ce theme disponibles dans la base de donnees PubMed. Resultats Une etude microscopique peroperatoire de patients presentant une sciatique a revele dans tous les cas une adherence de la hernie a la dure-mere des racines nerveuses. Lors du test d’elevation de la jambe tendue ( Straight leg raising [SLR], manœuvre de Lasegue), l’adherence des tissus periradiculaires limite le deplacement de la racine nerveuse, et des modifications ischemiques transitoires dans la racine provoquees par l’etirement perturbent temporairement la conduction. Les racines rachidiennes sont plus fragiles que les nerfs peripheriques, et d’autres contraintes mecaniques que la compression radiculaire peuvent provoquer une radiculopathie, en particulier si elles alterent egalement le flux sanguin intraradiculaire ou la fonction des villosites arachnoidiennes, etroitement liees aux veines radiculaires. Ainsi, l’arachnoidite (disparition de la graisse peridurale autour du sac dural) et la fibrose epidurale postoperatoire peuvent favoriser une sciatique, notamment chez des patients dont le tronc sciatique adhere egalement au muscle piriforme ou obturateur interne. De fait, l’etirement radiculaire est fortement accru par une adherence a deux niveaux. Conclusions L’exces de traction des racines nerveuses n’etant pas visible a l’imagerie, nombre de medecins ont perdu l’habitude de prendre en consideration les changements microscopiques et physiologiques, alors que dans plus de 10 % des sciatiques, la compression des racines nerveuses n’apparait pas sur l’IRM lombaire. Rappelons que si la compression de la racine d’un nerf spinal implique un etirement radiculaire, l’inverse n’est pas vrai : il arrive que des racines soient etirees sans qu’aucune compression ne soit visible.